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Sonny Rollins (© Olivier Wicquart) |
Sonny Rollins ce soir à l’Olympia. Un événement !
L’historique saxophoniste, après une prestation ébouriffante à Roubaix dans le cadre du Tourcoing Jazz Festival, revient en France pour un second concert. 81 ans et une verve toujours olympienne.«Je suis encore au paradis, nous confie avec un grand sourire un jeune spectateur, à la sortie du concert de Sonny Rollins au Colisée-Théâtre de Roubaix, le 29 octobre. C’est la première fois que je le vois en live. Incroyable, le souffle qu’il a gardé ! Je crois qu’il a 80 ans, non ?» Le saxophoniste ténor a, en fait, soufflé ses 81 bougies le 7 septembre dernier. Sa prestation à Roubaix, donnée dans la cadre du Tourcoing Jazz Festival en partenariat avec l’association Jazz en Nord, n’a duré « que » une heure et 45 minutes, alors qu’il avait habitué son public à des marathons de trois heures. Mais quelle leçon de musique et de vie !
Si le «Saxophone Colossus» a désormais du mal à marcher, il préserve en son souffle une force saisissante. Sa sonorité acquiert parfois une légère acidité. Il se courbe vers le sol, pour labourer la matière sonore jusque dans les entrailles de la terre Et, soudain, surgit du ténor comme une voix caverneuse, pleine, dense, ébouriffante, à la manière d’une tornade. Ou alors, Sonny lève le pavillon au ciel de son saxophone et lance une prière, en tenant un long souffle continu. Impressionnant.
Autour de lui, ses musiciens, hautement concentrés, et débarrassés de tout problème d’ego : Kobie Watkins et Sammy Figueroa aux tambours, Peter Bernstein à la guitare et, enfin, Bob Cranshaw, bientôt 80 ans, bon pied, bon œil (il a laissé la basse pour la contrebasse, qui convient parfaitement à la musique de Rollins). Tous préparent le terrain avec amour. L’un plante un groove solide. Un autre lance une giclée de couleurs. Le guitariste brode des harmonies qui habillent à merveille l’art rollinsien. Au répertoire, une ballade, pour laquelle le géant tisse une texture voluptueuse, un calypso enjoué comme ceux qui ont animé l’enfance de Sonny, ou encore Tenor Madness, morceau historique que le leader a enregistré, en 1956, avec son ami John Coltrane. Rappel en clin d’œil à Stevie Wonder, dont il reprend la composition Isn't She Lovely. Standing ovation. On quitte le Colisée avec le bonheur au bout des lèvres.
Fara C.
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EN CONCERT :
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Nouveau CD «Road Shows vol. 2» |
Lundi 14 novembre 2011, 20h30, Olympia, Paris.
ECOUTER :
-Et aussi «Road Shows vol. 1» (Doxy-Emarcy/Universal, 2008), CD que nous avions sélectionné dans notre best of 2008 («Perles noires»), le 31 décembre 2008
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