lundi 19 décembre 2011

L’Humanité, «CESARIA EVORA, L’HUMBLE MAJESTE DU PETIT PEUPLE», by Fara C. A la une dès le 18/12/2011. Hommage.

L’Humanité, «CESARIA EVORA, L’HUMBLE MAJESTE DU PETIT PEUPLE», by Fara C. A la une dès le 18/12/2011. Hommage.

 

Cesaria Evora, l’humble majesté du petit peuple. Hommage.


Cesaria Evora, l’humble majesté du petit peuple. Hommage.

Mots clés : jazz, concert, portugal, cesaria evora
De Fara C., aussi, sur Cesaria Evora, dans "l'Humanité" :
Elle est comme la reine du Cap-Vert
Cesaria Evora, la diva aux pieds nus 
Culture
- le 18 Décembre 2011, 

Cesaria Evora, l’humble majesté du petit peuple. Hommage.




Rebelle dans l’âme et d’une bouleversante simplicité, l’immense chanteuse capverdienne laisse un héritage universel, entre morna mélancolique et coladeira subtilement allègre. 
Par Fara C.

Elle semblait sans âge, immortelle, bien que nous la sachions malade. Hier, la triste nouvelle est tombée. La diva aux pieds nus s’en est allée rejoindre son père trop tôt disparu (elle avait sept ans) et son oncle, l’immense compositeur B. Leza, mort dans le dénuement et dont elle a interprété sans répit les perles, afin de lui rendre justice. Hier soir, lors du Bal de l’Afrique enchantée qui a magnifiquement clôturé Africolor au Forum du Blanc-Mesnil, tous les artistes et les MC, Soro Solo, Vlad, Sayon Bamba, l’orchestre Les Mercenaires de l’Ambiance et, enfin, le légendaire Zao, ont rendu un vibrant hommage à la Créole africaine.
A l’image des chansons à la fois nostalgiques et syncopées qu’elle fredonnait au creux de notre cœur, le visage de Cesaria Evora oscillait entre regard espiègle et moue empreinte de gravité.
L’inextinguible soif de liberté caractérise l’existence et l’œuvre de la chanteuse capverdienne. Cize, ainsi que la surnomment affectueusement ses amis, avait trouvé, en José Da Silva, directeur du label indépendant Lusafrica, le producteur et manager qui lui convenait exactement. « José a été le premier professionnel de l’industrie musicale à me témoigner un véritable respect, et cela tout au long de ma carrière, me confiait-elle un jour. Tout a décollé avec lui ». La reine de la morna, qui avait été arnaquée des années durant, ajouta : « Je dois beaucoup aussi à la France, où l’on m’a comprise et traitée comme une artiste à part entière».
  

Le miel doucement amer de la mélancolie

Dans les années 60, Cesaria commença à enregistrer et à se produire sur scène au Cap-Vert. Tout le monde perçut aussitôt le talent qui se nichait dans sa gorge. « On m’appelait pour chanter, mais on me payait des cacahuètes. J’en ai eu marre. Dans les années soixante-dix, je me suis retirée ». Ce n’est qu’en 1985, grâce à des faces gravées au Portugal avec Bana, emblématique chanteur capverdien, que l’on entend de nouveau l’indomptable mutine. José Da Silva la découvre alors. La collaboration avec ce jeune producteur franco-capverdien propulsera Cesaria au sommet des charts, en à peine quatre ans et trois albums - « La Diva aux pieds nus » (1988), « MarAzul » (1991) et « Miss Perfumado » (1992), disque de la consécration internationale.
Son pays était encore sous le régime socialiste, quand je l’ai vue, il y a une vingtaine d’années, au Piano-Bar de Mindelo, sa ville natale. Elle n’avait pas encore percé hors de l’archipel. En ce petit club, discrètement assise dans un coin, seule à une table, elle attendait, sirotant un whisky et allumant de temps à autre une cigarette, que le public la réclamât.
Dès que s’éleva son chant, tous les spectateurs furent saisis d’émotion. Il semblait, à lui seul, libérer soudain tous les sans-voix de la planète. Même si l’on ne comprenait pas un mot de portugais, on y sentait le miel doucement amer de la mélancolie, la mer qui ballotte les migrants et l’exil, le ressac de la mémoire qui bat le chapelet d’îles.
« La cage en or du gros showbiz ? J’en veux pas »
Après son concert à la Fête de l’Humanité, en 1997, lorsque je lui avais demandé quel message elle souhaitait exprimer à nos lecteurs, elle avait déclaré : « Faites encore la fête, tout en continuant à poser des questions au monde. Je n’y connais rien à la politique, mais j’ai éprouvé ici quelque chose de spécial : une fraternité ». Miss Perfumado déploie, en définitive, une insoumission plus forte que nombre de discours ronflants. Elle s’est entêtée à mener en toute indépendance son parcours d’artiste (« La cage en or du gros showbiz ? J’en veux pas, je suis bien avec Lusafrica ») et sa vie de femme (« Pas d’homme à la maison ! On ne me commande pas »). Cesaria Evora, à l’exigeante créativité, incarne l’impertinence et l’art de la débrouillardise, le génie créateur et l’humble majesté du petit peuple.


  • SELECTION DISCOGRAPHIQUE
Quelques disques phares :
1988, « La Diva aux pieds nus », le premier disque international, produit par José Da Silva ; il a révélé Cesaria Evora hors de son pays.
1991, « MarAzul », amorçant le passage à un album totalement acoustique ;
1992, « Miss Perfumado », l’opus de la consécration planétaire.
1995, « Cesaria », confirmant le triomphe ;
Suivront, entre autres, « Cabo Verde », « Voz d’amor », « São Vicente di longe » et l’ultime « Nha sentimento » (2009).
En outre, en2003, le disque « Club Sodade », remix électro de chansons (Petit Pays ; Angola ; Besame mucho ; Sodade, etc.
En 2010, « Cesaria& », compilation de duos par Cesaria Evora avec ses invités, Bonga, Bernard Lavilliers, Ismaël Lo, Salif Keita, Compay Segundo, Caetano Veloso, Goran Bregovic, Teofilo Chantre...
  • Des chansons étoiles :
Mar Azul
Cize
Cabo Verde
Sodade
Angola
Miss Perfumado
Petit Pays
By Fara C.

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vendredi 18 novembre 2011

L'Humanité 2011 11 14 by Fara C: Sonny ROLLINS de Tourcoing à l'Olympia


Sonny Rollins (© Olivier Wicquart)


Culture - le 14 Novembre 2011

Sonny Rollins ce soir à l’Olympia. Un événement !

Mots clés : sonny rollins, paris, jazz, france,
L’historique saxophoniste, après une prestation ébouriffante à Roubaix dans le cadre du Tourcoing Jazz Festival, revient en France pour un second concert. 81 ans et une verve toujours olympienne. 
«Je suis encore au paradis, nous confie avec un grand sourire un jeune spectateur, à la sortie du concert de Sonny Rollins au Colisée-Théâtre de Roubaix, le 29 octobre. C’est la première fois que je le vois en live. Incroyable, le souffle qu’il a gardé ! Je crois qu’il a 80 ans, non ?» Le saxophoniste ténor a, en fait, soufflé ses 81 bougies le 7 septembre dernier. Sa prestation à Roubaix, donnée dans la cadre du Tourcoing Jazz Festival en partenariat avec l’association Jazz en Nord, n’a duré « que » une heure et 45 minutes, alors qu’il avait habitué son public à des marathons de trois heures. Mais quelle leçon de musique et de vie !
Si le «Saxophone Colossus» a désormais du mal à marcher, il préserve en son souffle une force saisissante. Sa sonorité acquiert parfois une légère acidité. Il se courbe vers le sol, pour labourer la matière sonore jusque dans les entrailles de la terre Et, soudain, surgit du ténor comme une voix caverneuse, pleine, dense, ébouriffante, à la manière d’une tornade. Ou alors, Sonny lève le pavillon au ciel de son saxophone et lance une prière, en tenant un long souffle continu. Impressionnant.
Autour de lui, ses musiciens, hautement concentrés, et débarrassés de tout problème d’ego : Kobie Watkins et Sammy Figueroa aux tambours, Peter Bernstein à la guitare et, enfin, Bob Cranshaw, bientôt 80 ans, bon pied, bon œil (il a laissé la basse pour la contrebasse, qui convient parfaitement à la musique de Rollins). Tous préparent le terrain avec amour. L’un plante un groove solide. Un autre lance une giclée de couleurs. Le guitariste brode des harmonies qui habillent à merveille l’art rollinsien. Au répertoire, une ballade, pour laquelle le géant tisse une texture voluptueuse, un calypso enjoué comme ceux qui ont animé l’enfance de Sonny, ou encore Tenor Madness, morceau historique que le leader a enregistré, en 1956, avec son ami John Coltrane. Rappel en clin d’œil à Stevie Wonder, dont il reprend la composition Isn't She Lovely. Standing ovation. On quitte le Colisée avec le bonheur au bout des lèvres.
Fara C.
  • Autres articles de FARA C. autour de Sonny Rollins :
Tourcoing Jazz Festival: un anniversaire anti-bling bling

EN CONCERT :

Nouveau CD «Road Shows vol. 2»

         Lundi 14 novembre 2011, 20h30, Olympia, Paris.

ECOUTER :

-CD «Road Shows vol. 2» (Doxy-Emarcy/Universal, octobre 2011)


-Et aussi «Road Shows vol. 1» (Doxy-Emarcy/Universal, 2008), CD que nous avions sélectionné dans notre best of 2008 («Perles noires»), le 31 décembre 2008


jeudi 10 novembre 2011

L'Humanité 18 Oct 2011: Tourcoing Jazz Festival: anniversaire anti-bling bling

 
Culture - le 18 Octobre 2011
Tourcoing Jazz Festival: un anniversaire anti-bling bling
Par Fara C.
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Tourcoing Jazz Festival: un anniversaire anti-bling bling
 
La manifestation célèbre sa 25e année en permettant à un nouveau public, toujours plus nombreux, de découvrir les joies du jazz. Multiples actions de sensibilisation et un superbe choix de concerts gratuits.
Pour ses vingt-cinq ans, le Tourcoing Jazz Festival a choisi de faire la fête en choisissant la qualité et non le bling bling. En 1999, la venue de Yann Subts comme directeur de l’Association culturelle tourquennoise (laquelle organise la manifestation) a marqué une ouverture décisive, visant à abolir les barrières entre les musiques actuelles. C’est dans une salle dévouée à celles-ci – le grand Mix – qu’Ibrahim Maalouf a inauguré la 25e édition le 15 octobre : sa création s’est située dans la continuité de son nouveau CD, « Diagnostic », magnifique ode à la paix. Ce trompettiste et compositeur franco-libanais incarne à merveille la démarche du festival, par sa façon d’arpenter les continents et les styles - jazz, électro, rythmes brésiliens, fanfares balkaniques, sans oublier les modes orientaux qu’il peut jouer grâce à la trompette à quart de ton inventée par son père. L’avant-veille, il a clôturé sa résidence avec une répétition publique en direction d’un public scolaire.
 
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Photo © Gaston Bergeret  Ibrahim MAALOUF :
                                                      
  « La philosophie du festival ? Renouer avec les codes populaires du jazz, précise Yann Subts. Depuis mon arrivée en 1999, nous avons élargi la programmation aux musiques du monde. Nous nous attelons à un travail en profondeur sur le terrain, en lien avec les musiciens locaux, professionnels ou en cours de professionnalisation ». Chaque année, des artistes mènent des projets pédagogiques et des opérations de sensibilisation auprès des élèves des établissements scolaires.
 

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Photo © DR Eric Longsworth:

Le 20, au Théâtre municipal Raymond Devos, le violoncelliste Eric Longsworth présentera les fruits de sa collaboration avec la chorale du lycée Gambetta et celle du Conservatoire de la ville, sous la direction d’Anne-Laure Playoust et Sébastien Bouvier. Durant le festival, les élèves de Tourcoing ont droit à l’implantation d’un Magic Mirror, où, à l’heure du déjeuner, ils accèdent gratuitement aux concerts. 

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 Photo © DR Le trio Sidony Box :

L’affiche a de quoi faire saliver les gourmets du jazz : par exemple, Sidony Box se produira le 19. Ce trio a acquis une heureuse notoriété, depuis qu’il a remporté le tremplin Rezzo Jazz à Vienne 2010. Devenu de surcroît lauréat du dispositif de l’Afijma - "Jazz migration 2011" - il a publié le CD « Pink Paradise » (sur Naïve, label partenaire du Rezzo Jazz à Vienne), œuvre d’une modernité éclatante, qui a pour tremplin l’improvisation. On perçoit la dimension collective dans l’interprétation et dans les compositions, pour moitié signées de Sidony Box, tandis que deux titres ont été écrits par le guitariste Manuel Adnot, et deux autres par Elie Dalibert (saxophone alto). Le batteur Arthur Narcy va au-delà de son rôle habituel et enrichit la toile de subtiles atmosphères. Le jeu sur les contrastes devrait attirer l’attention des élèves spectateurs, à l’instar des mélodies envoûtantes, des explosions rythmiques, des saisissantes trouées de lyrisme.  
Egalement au Magic Mirror à 12h30, carte blanche au saxophoniste Hugues Rousé (le 20) : il présentera le concert du département jazz du Conservatoire, dont il est le responsable et qui s’est peu à peu imposé comme une référence. « Avec le Magic Mirror, on a voulu offrir au public scolaire une superbe salle, pour, à la fois, lui donner envie de venir et désacraliser les salles de spectacle habituelles », poursuit Yann Subts. Pari gagné, le public s’est développé et diversifié. Des fans en culottes courtes scrutent la riche affiche de Tourcoing Jazz Festival et ont déjà repéré le concert exceptionnel que donnera le 29 octobre Sonny Rollins, une des dernières légendes vivantes du jazz.
Fara C. 
 

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Photo © DR Sonny Rollins

Du 15 au 29 octobre, Tourcoing Jazz Festival. 
Programme complet sur le site : www.tourcoing-jazz-festival.com.
 
Sonny Rollins le 14 novembre, Olympia.
 
 
                                                                                      
AUTRES INFORMATIONS PRATIQUES :
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POINTS DE VENTE
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Fnac – Carrefour – Géant – Magasins U – Intermarchés
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Maison Folie Hospice d’Havré de Tourcoing
(à partir du 7 septembre).
Rue d’Havré – 59200 Tourcoing
Du lundi au vendredi de 13h30 à 18h00
Tél : +33 (0)3.59.63.43.63
Théâtre Municipal Raymond Devos
  • Place du Théâtre – Tourcoing
  • Les mardis et vendredis de 15h à 18h30
  • Les samedis de 10h à 12h30
Par correspondance :
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Tourcoing Jazz Festival Planètes
Hospice d’Havré
100 rue de Tournai
59200 TOURCOING
 
ADRESSES :
 
LE CLUB
Le Tourcoing Jazz Club a lieu chaque mois à la Maison Folie Hospice d’Havré
Adresse postale : 100 rue de Tournai – 59200 Tourcoing
L’entrée publique  sur le site se fait par la rue d’Havré
 
LES ADRESSES DU FESTIVAL
Théâtre Municipal Raymond Devos
Place du Théâtre, Tourcoing
Tél : 03.20.26.86.34
Chapiteau Magic Mirror
Parvis Saint Christophe,
Avenue de la République
59200 Tourcoing
Théâtre de l’Idéal
19 rue des Champs
59200 Tourcoing
MUba Eugène Leroy
Rue Paul Doumer
59200 Tourcoing
Le Colisée – Théâtre de Roubaix
31 rue de l’Epeule – Parvis du Colisée
59100 Roubaix
Billetterie / Accueil : 03.20.24.07.07
Centre Culturel mouscronnois
Marius Staquet
Place Charles de Gaulle, Mouscron (B)
Tél : +32 56 860 160
Médiathèque Municipale de la Bourgogne
27 rue R. Salengro
59200 Tourcoing
Tél : 03.59.63.43.00
Hospice d’Havré
100 rue de Tournai, Tourcoing
Accueil : 03.59.63.43.53
Direction des Affaires Culturelles : 03.59.63.43.50